Au lendemain de l’annonce des Etats-Unis de réduire de moitié leurs effectifs en Syrie, le président syrien par intérim, Ahmad al-Charaa, s’est entretenu à Damas avec un membre du Congrès américain, a indiqué samedi la présidence syrienne, la première visite du genre pour un élu américain depuis la chute de Bachar al-Assad en décembre.
Cory Mills, membre du parti républicain, est arrivé vendredi en Syrie, accompagné de Marlin Stutzman, également membre de la formation du président américain Donald Trump.
Le nouveau gouvernement syrien cherche à obtenir une levée des sanctions internationales imposées à l’époque de Bachar al-Assad afin de relancer l’économie syrienne, exsangue après 14 dans de guerre.
Les Etats-Unis avaient annoncé en janvier un allègement, pour l’instant temporaire, des sanctions pour « ne pas entraver » la fourniture de services essentiels à la population.
Mais ils ont dit qu’ils n’assoupliraient pas davantage les sanctions tant qu’ils n’auraient pas constaté des progrès sur des priorités telles que la lutte contre le « terrorisme ».
Selon le Wall Street Journal « l’administration du président américain Donald Trump a renforcé ses exigences envers les nouveaux dirigeants en Syrie. Washington veut que Damas réprime les extrémistes et expulse les groupes palestiniens du pays en échange d’un allègement limité des sanctions. »
Elle a également appelé à une déclaration publique contre les groupes djihadistes en Syrie. Ses conditions incluent la garantie par le nouveau régime syrien de la sécurité des stocks d’armes chimiques du pays.
Des sources officielles américaines ont déclaré au journal que si la Syrie prenait toutes les mesures décrites dans les directives politiques américaines, les États-Unis s’engageraient publiquement à respecter l’intégrité territoriale de la Syrie, à renouveler les relations diplomatiques et à retirer les individus membres du gouvernement des listes de « terroristes ». Parmi ces individus figure le président syrien Ahmed al-Charaa, que les États-Unis qualifient de « terroriste ».
Al-Charaa est arrivé au pouvoir le 8 décembre, à la tête d’une coalition de groupes islamistes dont son groupe radical Hayat Tahrir al-Sham (HTS), ex-branche d’al-Qaïda.
Peu après, Washington avait annoncé ne plus offrir de récompense pour son arrestation, après avoir reçu des « messages positifs » lors de la première visite officielle de diplomates américains à Damas après l’éviction de Bachar al-Assad.
Réduction des effectifs
Vendredi , les Etats-Unis ont annoncé réduire de moitié leur présence militaire en Syrie.
La présence américaine en Syrie va être ramenée « à moins d’un millier de soldats dans les mois prochains », sur environ 2.000 actuellement, a déclaré Sean Parnell, le porte-parole du Pentagone, dans un communiqué.
« Cette consolidation démontre les pas importants que nous avons faits pour dégrader l’attrait et les capacités opérationnelles du groupe Etat islamique, dans la région et dans le monde », a-t-il dit, évoquant plus globalement « le succès des Etats-Unis contre l’EI ».
Donald Trump, arrivé au pouvoir à Washington le 20 janvier, est depuis longtemps sceptique sur la présence militaire en Syrie. « La Syrie est un bordel, mais elle n’est pas notre amie, (…) ce n’est pas notre combat », avait écrit Donald Trump en décembre lors de la chute du pouvoir de Bachar al-Assad.
L’armée américaine « va rester prête à mener des frappes contre ce qu’il reste de l’EI en Syrie », a déclaré vendredi le porte-parole du Pentagone, qui dit maintenir « des capacités importantes dans la région ».
Les Etats-Unis disposent d’environ 2.500 soldats en Irak, une présence appelée à diminuer.
Toutefois, l’Observatoire syrien des droits de l’homme a révélé que les Etats-Unis envisagent de construire une importante base militaire à proximité du barrage Tichrine, au nord de la Syrie.
Source: Divers