Les médias israéliens ont rapporté que le nombre de Israéliens ayant signé des pétitions appelant à la fin de la guerre à Gaza approche des 140 000.
« Depuis la publication de la lettre des pilotes et des équipages appelant au retour immédiat de tous les otages israéliens et à la fin de la guerre à Gaza, une vague de réservistes et de civils a commencé à organiser des messages de solidarité », indique le site Rebuilding Israel sur X.
Selon le site Web, « Jusqu’à présent, 48 organisations et 137.884 personnes ont signé, et ce nombre augmente chaque minute. »
Pour sa part, le quotidien Maariv a rapporté que 62 % de l’opinion publique israélienne soutient un accord avec le Hamas qui comprendrait un échange unique des prisonniers, une cessation des hostilités et le retrait de l’armée d’occupation israélienne de la bande de Gaza.
En revanche, 21% se sont opposés à cette idée, tandis que 17% ont déclaré ne pas avoir d’opinion sur la question, selon un sondage publié vendredi par le journal israélien.
Un tel accord a été soutenu par 89 % des électeurs des partis d’opposition et seulement 29 % des électeurs des partis de la coalition au pouvoir, alors que 46 % y sont opposés.
Il s’est également avéré que 39 % des électeurs du Likoud s’opposent à un tel accord, tandis que 34 % le soutiennent.
Une guerre autour de l’identité
Interrogé sur cette fronde qui a éclaté et s’est élargie avec la publication de près d’un millier de réservistes de l’armée de l’air d’une pétition réclamant cet accord, l’expert des questions israéliennes Mohanad Moustafa estime que « cette action civile n’a pas atteint le niveau de pression nécessaire pour changer les politiques du gouvernement ».
« Son impact demeure limité tant qu’elle n’est pas suivie par une désobéissance civile ou des grèves dans le secteur économique qui obligent le gouvernement à payer un prix politique », a-t-il affirmé pour la chaine qatarie al-Jazeera.
Moustafa considère en revanche que « l’action au sein de l’institution militaire pourrait avoir un impact réel » d’autant que le taux des réservistes qui refusent de rejoindre le service s’approche des 70%.
L’expert constate après consultation du contenu des pétitions qui ont été signées par des médecins militaires, des vétérans de guerre, des intellectuels, des académiciens et autres, que « le conflit ne tourne pas seulement autour du retour des otages ».
« Il s’est transformé en une guerre sur l’identité d’Israël », juge-t-il.
Selon lui, « un important courant au sein de la société israélienne accuse la droite de vouloir conquérir l’Etat, non pas militairement, mais politiquement et idéologiquement, en restreignant les libertés, en affaiblissant les institutions politiques et en opérant un renversement constitutionnel progressif sous la couverture de la guerre ».
« Ce courant estime que la poursuite de la guerre sert les intérêts de l’extrême-droite car elle octroie à Netanyahu la possibilité d’amorcer la formation de l’Etat et son identité sans opposition efficace, en profitant du climat d’urgence pour faire passer des projets qui menacent la nature démocratique et institutionnelle d’Israël », ajoute Moustafa
Et de conclure : « les contestataires estiment que l’arrêt de la guerre n’est pas seulement une exigence pour sauver les otages mais aussi pour sauver Israël du danger de se transformer en un Etat gouverné par un système de droite qui veut imposer sa vision unilatérale à tout le monde ».
Source: Divers