Le journaliste palestinien Ali Samoudi récemment arrêté a été placé en détention administrative, un régime qui permet d’emprisonner une personne sans indiquer les faits qui lui sont reprochés, selon un document de l’armée d’occupation israélienne que l’AFP a pu consulter jeudi.
Cette incarcération survient dans un contexte où des organisations de défense des droits humains tirent la sonnette d’alarme sur la manière dont les autorités d’occupation israéliennes traitent les journalistes palestiniens.
L’armée d’occupation israélienne a ordonné la détention de Samoudi jusqu’en octobre pour des « raisons liées à la sécurité de la région et à la sécurité publique », selon le document vu par l’AFP.
Agé de 58 ans, Ali Samoudi est un journaliste indépendant connu du grand public palestinien, travaillant pour plusieurs médias, dont la chaîne d’information qatarie Al Jazeera. Il a été arrêté le 29 avril.
‘Israël’ « cible de plus en plus les journalistes, notamment par le recours systématique à la détention administrative », dont l’utilisation « s’est considérablement intensifiée » depuis le début de la guerre génocidaire israélienne contre Gaza, ont dénoncé la Commission palestinienne pour les détenus et le Club des prisonniers palestiniens dans un communiqué conjoint.
Selon le Club des prisonniers, ‘Israël’ a arrêté 50 journalistes palestiniens depuis le 7 octobre 2023. Vingt journalistes palestiniens ont été placés en détention administrative, selon la même source.
Ce régime de détention permet aux autorités d’occupation israéliennes d’incarcérer une personne de façon quasi illimitée sans avoir à présenter les chefs d’accusation pesant contre lui.
Héritée du mandat britannique, cette pratique a été dénoncée à de nombreuses reprises par les organisations de défense des droits humains.
- Samoudi « souffre de plusieurs problèmes de santé », selon les deux organisations de défense des détenus palestiniens.
Plus de 200 journalistes sont tombés en martyre dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre, d’après le syndicat des journalistes palestiniens.
Aujourd’hui, les autorités d’occupation israéliennes n’autorisent pas l’entrée des journalistes internationaux dans la bande de Gaza via les postes-frontières qu’elles contrôlent, à l’exception de quelques rares et courtes visites encadrées par des unités militaires de l’occupation israélienne.