Le ministre iranien des Affaires étrangères a déclaré que la dernière série de négociations indirectes avec les États-Unis à Rome, capitale italienne, avait permis des progrès sur les principes d’un accord potentiel, tout en avertissant que tout sentiment d’optimisme devait être accompagné d’une grande prudence.
Dans un message publié le samedi 19 avril sur X, Abbas Araghchi a affirmé que « l’atmosphère relativement positive » ayant caractérisé les discussions à Rome avait permis d’avancer sur les aspects fondamentaux d’un « éventuel accord ».
Le premier diplomate iranien a évoqué la position de l’Iran sur l’accord nucléaire de 2015 entre la République islamique et les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU (Chine, États-Unis, France, Royaume-Uni, Russie) plus l’Allemagne, connu sous le nom de Plan global d’action commun (PGAC).
Washington s’était retiré de l’accord trois ans après sa signature, rétablissant unilatéralement les sanctions illégales qu’il avait levées en vertu du PGAC, tout en renforçant encore les mesures coercitives contre Téhéran.
« Nous avons clairement montré que de nombreux Iraniens estiment que le PGAC ne leur convient plus. Pour eux, ce qui reste de cet accord, ce sont les « leçons apprises ». Personnellement, je suis plutôt d’accord », a écrit Araghchi.
Ses commentaires interviennent après que le Leader de la Révolution islamique, l’honorable Ayatollah Sayed Ali Khamenei, a critiqué le fait que le pays ait lié ses diverses affaires aux négociations ayant abouti à la conclusion du PGAC, conseillant d’éviter d’associer les progrès nationaux à ce type de pourparlers.
Les pourparlers de Rome ont marqué la deuxième série de discussions indirectes récentes entre Téhéran et Washington ces dernières semaines, au cours desquelles le Sultanat d’Oman a joué le rôle de médiateur.
Les discussions ont eu lieu à la résidence de l’ambassadeur omanais en Italie, les deux délégations étant installées dans des salles séparées.
La délégation iranienne était dirigée par Abbas Araghchi, tandis que Steve Witkoff, envoyé des États-Unis pour les affaires du Moyen-Orient, menait l’équipe américaine.
Les responsables iraniens ont souligné que tout accord futur devrait garantir la levée des sanctions et assurer à l’Iran tous les bénéfices économiques, conditions qui, n’ont jamais été pleinement respectées dans le cadre du PGAC.
Araghchi a également précisé que « le processus de sélection des experts débuterait dans les prochains jours afin de peaufiner les détails. Ensuite, nous serons mieux placés pour juger. »
« Pour l’instant, l’optimisme est peut-être justifié, mais seulement avec beaucoup de prudence », a-t-il conclu.
Le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Esmaïl Baghaï, a également publié un message sur X, remerciant l’Italie et le Sultanat d’Oman pour avoir facilité le processus.
« Nous quittons Rome avec un profond sentiment de gratitude envers l’Italie et le Sultanat d’Oman pour avoir co-organisé cette importante série de pourparlers indirects entre l’Iran et les États-Unis », a-t-il déclaré.
Baghaï a réaffirmé l’engagement de Téhéran en faveur de la diplomatie face à l’instabilité mondiale. « Nous restons attachés à la cause du dialogue et de la diplomatie alors que notre monde continue de faire face à des défis et des menaces sans précédent contre l’État de droit et les valeurs humaines communes », a-t-il écrit.
Source: Avec PressTV