Des applaudissements pour ponctuer une minute de silence. Deux jours après l’assassinat d’Aboubakar, dans la mosquée de La Grand-Combe, dans le Gard, des centaines de personnes se sont rassemblées, dimanche 27 avril, à Paris, place de la République.
Un rassemblement solennel en hommage à la victime, poignardée d’une cinquantaine de coups de couteau, vendredi matin. Les manifestants sont venus dire leur choc, leur tristesse face au meurtre du jeune homme, mais très vite évoquent un climat particulier.
En marge de ce rassemblement, plusieurs personnalités politiques ont pris la parole comme Jean-Luc Mélenchon, fondateur de la France Insoumise, qui réclame une minute de silence en hommage à Aboubakar « dans toutes les assemblées ». Une minute « de fraternité républicaine et de l’amour humain ».
Du côté de l’enquête, le principal suspect s’est rendu de lui-même aux autorités en Italie. Olivier H., né à Lyon et d’origine bosnienne, sera prochainement remis aux forces de l’ordre françaises.
Dans un message publié dimanche sur X, le président français, Emmanuel Macron, a adressé le « soutien de la nation » aux proches de l’homme assassiné, réaffirmant que « la liberté de culte est intangible » et que « le racisme et la haine en raison de la religion n’auront jamais leur place en France ».
Réagissant à ce drame, le Premier ministre français, François Bayrou, a dénoncé samedi une « ignominie islamophobe » : « Nous sommes avec les proches de la victime, avec les croyants si choqués. Les moyens de l’État sont mobilisés pour que l’assassin soit saisi et puni », a-t-il ajouté sur X.
Le Conseil français du culte musulman (CFCM), ex-instance de représentation de l’islam en France, s’est également dit « horrifié » par cet « attentat terroriste anti-musulman » et a appelé les musulmans de France à « l’extrême vigilance », selon un communiqué.
Le CFCM, qui fustige « les conséquences dramatiques de la banalisation et de la médiatisation de la haine anti-musulmane », recommande aux fidèles de ne pas rester seuls ou isolés dans les mosquées.
Il a, en outre, appelé les pouvoirs publics « à déclencher immédiatement un plan national de protection renforcée des lieux de culte musulmans ».