Le président américain Donald Trump a affirmé mercredi à Doha que les Etats-Unis et l’Iran « se rapprochaient » d’un accord, assurant que les négociations en cours depuis avril « visent à réaliser une paix durable ».
Dimanche avait eu lieu le quatrième cycle de négociations qui a débuté le mois dernier, et qui représente le contact le plus élevé depuis que M. Trump a retiré les Etats-Unis de l’accord sur le nucléaire iranien (JCPOA) en 2018.
« Nous voulons que les négociations réussissent avec l’Iran mais l’on ne peut accepter qu’il puisse détenir l’arme nucléaire », a-t-il ajouté depuis le Qatar dans le cadre de sa tournée dans les pays du Golfe, tout en exprimant son optimisme quant à la possibilité d’éviter des frappes militaires sur les sites iraniens.
« On ne va pas faire de poussière nucléaire en Iran », a affirmé Donald Trump « Je pense qu’on se rapproche de la conclusion d’un accord », a-t-il dit, assurant que Washington est très sérieuse dans ces négociations.
Il a salué le rôle réalisé par l’émir du Qatar estimant que l’Iran devrait le remercier : « L’Iran a de la chance grâce à la présence de l’émir du Qatar qui lutte pour que l’on parvienne à un accord et ne pas l’attaquer. L’Iran devrait le remercier beaucoup parce qu’il refuse de lui assener une frappe alors que d’autres souhaitent que nous lui infligions une frappe dure ».
Le président américain a en outre affirmé que son pays protègera le Moyen-Orient
Quelques heures plus tôt, Ali Shamkhani, un conseiller du guide suprême iranien Ali Khamenei avait dit dans un entretien à la chaîne américaine NBC que Téhéran était prêt à accepter un accord avec les Etats-Unis sur son programme nucléaire, en échange de la levée immédiate des sanctions. Téhéran s’est toujours défendu de vouloir mettre au point un programme nucléaire militaire et assure sans cesse qu’il est exclusivement pacifique.
Sanctions contre l’Iran et la Chine
Mercredi, le département du Trésor américain a imposé un nouveau lot de sanctions à l’adresse cette fois-ci le programme balistique iranien. Ces sanctions visent 6 personnes et 12 entités qui trouvent aussi bien en Iran qu’en Chine au motif qu’ils participent aux efforts pour aider le régime iranien à fabriquer localement des produits essentiels nécessaires pour le programme de Téhéran des missiles balistiques », selon le département d’Etat.
« Ils soutiennent des organismes subalternes affiliés aux Gardiens de la révolution qui supervisent le développement de fibres de carbone nécessaires pour la fabrication des missiles balistiques transcontinentaux », a-t-il précisé.
« Les États-Unis ne peuvent pas permettre à l’Iran de développer des missiles balistiques intercontinentaux », a déclaré le secrétaire au Trésor Scott Besant, arguant que de telles capacités constituent une « menace inacceptable » pour Washington et la sécurité du Moyen-Orient.
Depuis son retour au pouvoir, le président américain a établi de nouvelles sanctions contre l’Iran, dans le cadre de sa politique de « pression maximale ». Il ne les a pas suspendues avec le lancement du processus des négociations.
Le 12 mai, le Département d’état américain a déclaré que des sanctions contre « une entité et 3 iraniens en lien avec le programme nucléaire iranien ».
Le lendemain, le Trésor américain évoquait des sanctions contre 20 sociétés qui travaillent dans le cadre d’un réseau qui transporte du pétrole iranien exporté à la Chine depuis longtemps ».
Les Etats-Unis ont multiplié les sanctions visant les exportations pétrolières de l’Iran, pays qui fait partie des dix plus grands producteurs de pétrole au monde. Ce qui lui apporte habituellement une importante manne financière.
Un accord sur le nucléaire s’accompagnerait probablement d’une détente sur ces sanctions et permettrait à Téhéran d’exporter plus facilement son pétrole à l’étranger, notamment vers la Chine, dont plusieurs petites raffineries indépendantes ont été visées par les sanctions américaines pour avoir acheté du brut iranien.
Si un tel accord est trouvé, « la production iranienne pourrait augmenter de 400.000 barils quotidiens dans les prochains mois », estime Jorge Leon de Rystad Energy, interrogé par l’AFP.
« Tout allégement immédiat des sanctions découlant d’un accord nucléaire pourrait débloquer 800.000 barils quotidiens supplémentaires de brut iranien pour le marché mondial », évalue même pour sa part Ole Hvalbye, analyste chez SEB.
Le pétrole dévisse
Selon l’AFP, les cours de l’or noir ont fortement baissé jeudi, après que Donald Trump a laissé entrevoir un accord sur le dossier du nucléaire iranien, susceptible de faciliter les exportations de pétrole de Téhéran.
Quel que soit le nombre exact de barils additionnels, cela « renforce les prévisions d’une surabondance de l’offre mondiale de pétrole », affirme pour l’AFP Susannah Streeter, analyste chez Hargreaves Lansdown.
Or, « l’augmentation de l’offre mondiale devant être nettement supérieure à celle de la demande » en 2025 et 2026, selon le rapport mensuel de mai de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) sur le marché pétrolier, la possibilité de nouvelles introductions de barils est un facteur de forte baisse des cours de l’or noir.
Source: Divers