Le président américain Donald Trump s’est engagé vendredi à « régler » la situation dans la bande de Gaza « affamée », alors que des raids hystériques depuis jeudi y ont fait plus de 250 martyrs.
« Nous nous intéressons à Gaza. Et nous allons faire en sorte que cela soit réglé. Beaucoup de gens sont affamés », a déclaré M. Trump.
Le Conseil de l’Europe qui compte 46 pays membres a dénoncé vendredi une « famine délibérée » à Gaza, estimant que la politique israélienne ne fait que « semer les graines du prochain Hamas » dans le territoire dévasté par 19 mois de guerre.
« Le moment est venu de tirer des conclusions morales du traitement des Palestiniens, ce qui n’a que trop tardé », a déclaré dans un communiqué Dora Bakoyannis, rapporteuse de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe pour le Moyen-Orient.
« Aucune fin (…) ne justifie les moyens. Le massacre d’enfants et de civils sans défense, la famine délibérée et la souffrance comme l’humiliation incessantes des Palestiniens de Gaza doivent cesser », écrit l’élue du Conseil de l’Europe, vigie des droits de l’homme et de la démocratie sur le continent.
Depuis le 2 mars, les forces israéliennes bloquent toute entrée d’aide humanitaire dans Gaza, vitale pour ses 2,4 millions d’habitants, désormais menacés de famine, selon plusieurs ONG.
Pour Mme Bakoyannis, « un pays intelligent et courageux doit reconnaître quand ses actes causent plus de mal que de bien ».
« Ce qui se passe à Gaza ne profite à personne », ajoute la rapporteuse. « Bien au contraire, cela met en danger la vie des derniers otages et sème les graines du prochain Hamas ».
« La nation israélienne est suffisamment intelligente et courageuse pour reconnaître cette vérité et mettre un terme à ce chapitre sombre et tragique de l’histoire humaine ».
Dans les déclarations officielles des dirigeants occidentaux, aucune pression ni même une menace de sanction n’est préconisée.
Alors que l’AFP évoque un contexte de pressions internationales pour qu’Israël cesse de bloquer l’entrée de l’aide humanitaire dans le territoire exsangue, le Premier ministre israélien ne semble pas être dissuadé pour autant. Lundi , Benjamin Netanyahu avait averti d’une prochaine entrée « en force » de l’armée à Gaza pour « achever l’opération et vaincre le Hamas ». Ces deux derniers jours, les frappes de l’armée israélienne ont été les plus violentes et les plus meurtrières depuis le début de la guerre.
Force est de constater que les déclarations occidentales stigmatisent la famine, sans les frappes sanguinaires israéliennes perpétrées sur l’enclave et qui ont fait au moins 250 morts en 36 heures. La non plus, ni les Américains ni les Européens ne préconisent des mesures qui puissent contraindre les dirigeants israéliens.
Selon le média israélien Times of Israel, citant deux responsables arabes, depuis la reprise, à Doha mercredi, des négociations, l’envoyé spécial des États-Unis pour le Moyen-Orient, Steve Witkoff, a indiqué aux médiateurs que Washington n’avait aucunement l’intention de forcer Israël à mettre fin à la guerre à Gaza. Contrairement à ce qu’espéraient les médiateurs qataris et égyptiens, compte tenu des propos tenus par le président Donald Trump et d’autres conseillers de haut rang au sujet de la fin à la guerre suite à la libération, lundi par le Hamas, du captif américano-israélien Edan Alexander.
En Israël, les appels lancés par le Forum des otages et des familles de disparus, favorable à un accord pour mettre fin à la guerre en échange de la libération des captifs sont restées lettres mortes. Ce matin-même, le Forum a dit son inquiétude face à l’intensification des frappes dans la bande de Gaza et le risque qu’Israël passe à côté des occasions diplomatiques historiques rendues possibles par le déplacement du président américain dans la région en cas de poursuite de la guerre.
Source: Divers